Matteo Salvini réclame des élections anticipées


Matteo Salvini réclame des élections anticipées:

Le ministre de l’Intérieur a mis fin jeudi soir à la coalition populiste, provoquant une crise politique à l’issue incertaine.

Les «fausses» vacances de M. Salvini se voient bouleversées par la «vraie» politique. Moins d’une semaine après avoir foulé le sable de Milano Marittima, une station balnéaire située au bord de l’Adriatique, le vice-premier ministre italien a réclamé
jeudi la tenue d’élections anticipées, faisant éclater la fragile coalition gouvernementale. L’idée d’un nouveau scrutin était envisagée depuis la formation de la coalition il y a quatorze mois, et davantage encore depuis les élections européennes
qui ont débouché sur une victoire de la Ligue (extrême droite) et un fort recul du Mouvement 5 étoiles (antisystème).

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«Allons tout de suite au Parlement pour prendre acte qu’il n’y a plus de majorité (…) et restituons rapidement la parole aux électeurs», a exigé dans un communiqué l’homme fort du gouvernement italien, dont le parti est crédité de 36 à 38 % des
intentions de vote dans les sondages. Et d’ajouter: «Il est inutile d’aller de l’avant avec des “non” et des disputes, comme ces dernières semaines, les Italiens ont besoin de certitudes et d’un gouvernement qui travaille». Les médias italiens ont
évoqué la date du 20 août pour le vote d’une motion de censure qui ferait tomber le gouvernement, avec une dissolution du parlement dans les jours suivants.

«On nous dit qu’on ne peut pas réduire les impôts. Nous prouverons, si vous nous donnez la force de le faire, qu’il est possible de réduire les impôts aux travailleurs italiens»

Matteo Salvini à Pescara, jeudi soir.

Jeudi, des consultations avaient pourtant eu lieu entre le président Sergio Mattarella et le chef du gouvernement Giuseppe Conte, lequel a aussi échangé avec Matteo Salvini. Luigi di Maio, l’autre vice-premier ministre et chef de file du M5S, est resté
enfermé à «travailler», dans son bureau du Palais Chigi, sans être convié aux discussions. Après la décision du ministre de l’Intérieur, ce dernier s’est contenté d’affirmer que son mouvement était «prêt» à retourner aux urnes. Giuseppe Conte a pour
sa part sommé Matteo Salvini de s’expliquer sur ses motivations.

Quant au ministre de l’Intérieur, il a pratiquement lancé sa campagne électorale lors d’un meeting à Pescara, jeudi soir. «On nous dit qu’on ne peut pas réduire les impôts. Nous prouverons, si vous nous donnez la force de le faire, qu’il est possible
de réduire les impôts aux travailleurs italiens», a-t-il lancé devant ses sympathisants. «Nous sommes au service du peuple italien, les privilèges pour nous comptent moins que zéro».

Tournée avortée

Pour le ministre de l’Intérieur transalpin, le mois d’août avait pourtant commencé dans une insouciance savamment mise en scène à grand renfort de réseaux sociaux: Salvini torse nu jouant à l’apprenti DJ sur Papeete Beach, Salvini tirant la langue sur
un selfie au côté d’une plagiste en bikini, Salvini dansant devant une autre vacancière en maillot léopard… Le ministre de l’Intérieur semblait tout à parfaire son image de M. Tout-le-Monde en maillot de bain, à l’heure où les Italiens se ruent
sur la côte.

Le deuxième volet de son été devait avoir une teinte un peu plus politique, avec sa grande tournée des plages. Ce «Beach Tour» à l’affiche criarde devait l’emmener dans sept régions côtières pour s’achever en Sicile. «Ce sont des réunions politiques que
les citoyens de ces territoires ont demandées. Hélas, je ne vais pas jouer au beach-volley», avait tenu à préciser l’intéressé dans une interview.

Mais le leader de la Ligue n’a pas bénéficié des bains de foule escomptés, lors des premières étapes, annulées à la dernière minute mercredi. «Le début de sa tournée est un flop», résumait La Repubblica.«Il Capitano»a tout de même maintenu une réunion
dans la soirée à Sabaudia, petite ville du sud de Rome, mais l’ambiance n’était plus aux mojitos et aux playlists de vacances.

Plus tôt dans la journée, le Sénat avait adopté deux motions de l’opposition de gauche, avec le soutien de la Ligue, favorables à la construction de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin.
Le M5S de l’autre vice-premier ministre, Luigi Di Maio, a sans surprise voté contre ce projet, soutenu par les Leghistes, et vu sa propre motion largement rejetée. Dans la foulée, l’opposition a appelé le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, à la
démission, jugeant que le Parlement ne disposait «plus de majorité» au Parlement.

«Je ne prononcerai pas une seule parole négative sur Di Maio ou Conte», mais «quelque chose s’est brisé dans la majorité ces derniers mois», avait déclaré Matteo Salvini mercredi soir, tout en ajoutant qu’il n’était pas «pour les demi-mesures. Ou les
choses se font pleinement et rapidement, ou bien ce n’est pas pour moi de rester là à chauffer mon fauteuil».

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