Satanovsky est un expert juif russe et un universitaire très respecté. C’est un incontournable des grands débats politiques du pays et il a sa propre émission de radio.
Malgré cette traduction approximative, cette vidéo vaut la peine d’être vue.
Il explique comment la situation actuelle rappelle le Vietnam, pourquoi les négociations sont une perte de temps, comment l’establishment de la défense américaine utilisera les nouvelles armes de la Russie pour soutirer un maximum de fonds du budget, comment Pompeo dispose des bonnes informations (très peu, pour tout dire), comment Les Etats-Unis sont en difficulté en Afghanistan, et pourquoi il croit que la belligérance américaine finira dans un conflit militaire avec la Russie soit en Syrie, soit en Ukraine, et que les Etats-Unis vont perdre, et alors seulement réaliser leur faiblesse et être prêts à négocier.
Transcription complète ci-dessous :
Hôte, Vladimir Soloviev :
Satanovsky, pourquoi avons-nous besoin de ces négociations ? Qu’est-ce que Trump pourrait éventuellement négocier et qui serait confirmé par le Congrès ? Que pourraient-ils nous apporter ?
Evgueny Satanovsky, orientaliste, chef de l’Institut du Moyen-Orient :
Satisfaction morale et quelque chose à discuter à la télé. Je suis partant.
Nous pouvons rester ici tout le temps que nous voudrons, discuter de ce que Trump peut ou ne peut pas faire ce qu’il veut et ne veut pas faire, mais la réalité est rude et triste. Une détente dans nos relations avec les États-Unis est notre but ultime. Nous devrions être en mesure de construire notre future politique. Nous devons restaurer nos relations, atteindre la confiance et respecter la parité. Nous devons assurer la mise en œuvre de nos accords et laisser les sanctions derrière nous.
Nous devons également mettre fin aux crises de colère que le Royaume-Uni et d’autres ont lancé ces derniers temps.
Y a-t-il déjà eu une détente avec les États-Unis ? Nous en avons eu une après la guerre du Vietnam. Valery Gerasimov en a parlé et il sait ce qu’il en est.
L’armée s’est avérée beaucoup plus efficace que les diplomates. Rappelons-nous quelques chiffres. Pendant la guerre du Vietnam, l’URSS a perdu 16 soldats. Les États-Unis ont perdu 58 300 personnes, sans compter les blessés. 100 000 – 150 000 de ces « Rambos » se sont suicidés en rentrant chez eux à cause de leur traumatisme psychologique.
Le nombre d’avions que les États-Unis ont perdus – rappelez-vous que nous leur avons promis une réponse de missile s’ils frappaient Damas – au Vietnam, quand notre économie était en mauvais état. Ils ont perdu 9 408 avions, hélicoptères et drones américains et plus de 2 500 sud-vietnamiens.
McCain devrait se souvenir des 2500 appareils sud vietnamiens.
Nous avons également eu un conflit militaire ouvert avec les États-Unis en Corée, vous pouvez l’appeler une guerre par procuration. La coalition internationale y était beaucoup plus grande qu’au Vietnam : la Corée du Sud, le Japon, la Thaïlande et beaucoup d’autres. En passant, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
– Même au Luxembourg.
– Tout le monde a participé à la guerre entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, même la Turquie avec une armée assez forte.
Dans ce contexte, vous pouvez parler d’une détente avec les États-Unis comme un objectif commun. Les deux pays ne devraient pas courir en criant ce qu’ils veulent et ce qu’ils ne peuvent pas faire au Congrès.
Trump doit se débrouiller seul avec un tas de vieux mecs qui ne veulent pas l’écouter. Je comprends que ceux qui parlent à la télé disent ce qu’ils ont à dire. Mais les chefs militaires des deux pays ont d’autres priorités.
Et je suppose que seulement après avoir réalisé que nous avons les technologies qu’ils pensaient que nous n’avions pas …
Après l’allocution de Poutine au Conseil de la Fédération, ils ont commencé à crier : « Vous n’avez rien, allez, prouvez-le » !
Et puis, les services de renseignement américains ont découvert que leurs données étaient insuffisantes. Eh bien, peut-être que si un physicien, un mathématicien ou un ingénieur agacé le leur explique et le prouve, ils auront au moins quelques informations. Pour l’instant…
– N’avons-nous pas lâché l’information dans ce but ?
– Je n’en serais pas si sûr aujourd’hui. Il est clair que le Pentagone dit qu’ils n’ont rien, pas seulement parce qu’ils veulent de l’argent.
Ils veulent toujours de l’argent.
Et en parlant d’eux et de cet argent qu’ils dépensent, comparez les montants dépensés par la Russie et les États-Unis pour de nouveaux équipements militaires. Il y a une grande différence.
Actuellement, nous fabriquons plus d’avions que les États-Unis, même si nous ne pouvons toujours pas croire en notre propre succès.
J’ai peur que ces déclarations sur les forces spatiales américaines, ainsi que sur bien d’autres choses, mènent inévitablement à un conflit. C’est inévitable.
Les Romains disaient : « Si vous voulez la paix, préparez-vous à la guerre ».
L’expérience de nos conflits antérieurs pourrait nous aider. Tous ces dialogues ne mèneront à rien.
La Syrie, l’Ukraine ou les deux pourraient devenir notre zone de guerre. Je ne vais pas spéculer à ce sujet.
Je ne sais qu’une chose. Je connais Pompeo. Il a peur de s’opposer à Trump. Contrairement à Tillerson, il n’a jamais … Deux grands avantages d’avoir Pompeo : Il ne s’opposera jamais à Trump et ne s’opposera jamais au gendre de Trump. C’est pourquoi il est devenu le secrétaire d’État.
Ses rapports sont 50% d’absurdités et 50% de foutaises. Ils ont été traduits en russe afin que nous puissions voir le niveau d’expertise de Pompeo. Ils ne comprennent même pas ce qui se passe sous leurs yeux en Afghanistan.
Ils ont réussi à rallier le Pakistan, l’Iran, la Chine et les républiques d’Asie centrale contre leurs troupes en Afghanistan.
Recommander à Trump de parier sur l’Inde était une idée tout à fait stupide. À cet égard, nous pouvons dire merci et leur souhaiter bonne chance.
Alors qu’ils ont de tels experts et analystes, nous gagnons à la fois tactiquement et stratégiquement. Ça c’est sûr.
Nous verrons comment ça se passe. Aucune prévision optimiste. S’ils se rencontrent, c’est bien. Si ce n’est pas le cas, peu importe. Les sanctions dureront des années.
Jusqu’au rude conflit armé, où qu’il se produise, qui fera réaliser à l’Amérique son infériorité, il ne faut pas s’attendre à des sourires, à des poignées de main ou à l’abolition des sanctions.
– Avons-nous assez de volonté pour exploiter notre plein potentiel ? Les Américains croient que c’est un non-sens.
– Eh bien, vous avez fait un film sur eux, n’est-ce pas ?
– Je leur ai demandé directement mais je n’ai pas eu de réponse.
– Tout va bien avec notre volonté.
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