Après le départ de Hulot, dix associations appellent Macron à un «sursaut» pour la planète


Après le départ de Hulot, dix associations appellent Macron à un «sursaut» pour la planète:

Ces ONG écologistes estiment que le départ du ministre de l’Écologie révèle la «superficialité» de l’engagement d’Emmanuel Macron sur l’environnement. Elles le pressent désormais d’agir face «aux menaces climatiques» et «à l’effondrement des écosystèmes».

Dix associations de défense de l’environnement appellent jeudi Emmanuel Macron à un «sursaut» sur la question de la transition écologique après la démission surprise mardi de son ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot. Dans une tribune publiée jeudi sur Franceinfo, ces associations*, dont France Nature Environnement, Générations futures et le Réseau sortir du nucléaire, estiment que le départ de Nicolas Hulot est une «invitation» à «changer de cap, tout en osant rompre avec la facilité des Trente glorieuses».

Emmanuel Macron «aurait tort de mésestimer le symbole que représente cette démission surprise» qui est «le symptôme d’une immense incompréhension», conseillent-elles en observant que «la transition écologique n’est ni une promenade de santé ni un supplément d’âme pour politiciens sans imagination».

«L’action n’est plus une option mais une nécessité»

Inquiètes pour l’avenir, ces associations dépeignent un tableau sombre de la situation en regrettant que l’utilisation de pesticides «continue à augmenter année après année», que «la biodiversité s’effondre» et que «nos émissions de gaz à effet de serre ont, quant à elles, poursuivi leur sinistre ascension». «Face aux menaces climatiques, militaires et l’effondrement des écosystèmes, l’action n’est plus une option mais une nécessité, une urgence, une éthique», pressent ces ONG.

Selon elles, «la volonté d’Emmanuel Macron de ménager la chèvre écologique et le chou productiviste n’a pas contribué à créer la condition d’une politique écologique lisible et cohérente». «Nous ne pouvons plus soutenir l’agriculture biologique et ‘en même temps’ le glyphosate, la sobriété énergétique et ‘en même temps’ le nucléaire, une redynamisation des centres-villes et ‘en même temps’ EuropaCity et l’artificialisation des terres agricoles», ajoutent-elles.

Requestionner la place du ministre de l’Écologie

Pour les signataires de la tribune, le départ de Nicolas Hulot révèle la superficialité de l’engagement écologique d’Emmanuel Macron, le président étant davantage dans l’«écologie des mots», «privilégiant les discours aux actes» et «espérant que la simple présence de Nicolas Hulot justifierait une politique bien loin de la rupture maintes fois annoncée».

Les dix ONG pensent également que son départ doit être «l’occasion de requestionner la place du ministre de l’Écologie», dont la marge de manœuvre est souvent «étroite, voire inexistante», quand il fait «face au ministère de l’Agriculture, à ceux de l’Économie (…) face aux lobbies agricoles, nucléaires, à celui du BTP». Si Nicolas Hulot avait obtenu des avancées comme l’abandon de la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (ouest) et la loi mettant fin à l’exploitation d’hydrocarbures en France, il a aussi connu des déceptions sur le nucléaire, le glyphosate ou encore la hausse de l’utilisation des pesticides, et avait été contraint de faire des compromis.

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Pour Philippe, pas question de «changer de cap»

Dès lors, «la démission de Nicolas Hulot appelle un sursaut», concluent les associations. «Nul doute qu’au lendemain d’une démission qui a tant fait parler, Emmanuel Macron devra faire sien l’aphorisme de Pierre Mendès France, ‘gouverner c’est choisir’».

Le départ surprise de Nicolas Hulot a été un coup dur pour le gouvernement. Mais pas sûr qu’il entraîne un «changement de cap» comme l’appellent de leurs vœux les associations. Mercredi, le premier ministre Edouard Philippe déclarait que la démission du ministre de l’Écologie ne saurait infléchir la politique gouvernementale en matière d’environnement. «Rien dans cette décision de Nicolas Hulot ne me conduit à ralentir ou à modifier la politique sur laquelle le gouvernement s’est engagé sous l’autorité du président de la République», a-t-il assuré dans les colonnes du Dauphiné Libéré .

* Les ONG signataires sont: La Fondation pour la Nature et l’Homme, Agir pour l’environnement, France nature environnement, Générations futures, Les Amis de la Terre, Réseau sortir du nucléaire, Action des citoyens pour le désarmement nucléaire, Association pour la protection des animaux sauvages, Virage énergies et Société nationale de protection de la nature

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