Pourquoi labourer est une si mauvaise idée

Pourquoi labourer est une si mauvaise idée:

Une partie de la série “Quest for Drawdown”. Si vous avez parcouru les zones agricoles, sachez que le labour fait partie intégrante de l’agriculture telle que nous la connaissons – elle est répandue dans de nombreux pays. Cependant, ce que vous ignorez peut-être, c’est que cela a un impact très négatif sur la biodiversité et le réchauffement de la planète.

L’agriculture conventionnelle moderne comporte de nombreux processus différents. Le labour (qui se présente sous de nombreuses formes) est un processus par lequel la couche supérieure du sol est retournée – comme si on retournait une crêpe [1]. Le labourage est un autre processus, similaire au labour, dans lequel le sol est coupé et cassé en morceaux plus petits. c’est comme si on tirait un peigne dans le sol [1]. Le point commun de ces deux processus est qu’ils se brisent et perturbent le sol, causant beaucoup de perturbations et de problèmes – laissez-moi vous expliquer…

Premièrement, lors du labour et du labourage dans les champs, les plantes situées dans la couche supérieure des champs pourrissent et se décomposent, produisant et libérant du dioxyde de carbone et du méthane au cours du processus [2]. En outre, les champs non labourés (appelés «champs sans labour») contiennent des champignons et des plantes du sous-sol dont les racines s’étendent en profondeur et permettent la séquestration du carbone (absorption du CO2 de l’atmosphère) [3]. Par conséquent, en ne labourant ni en travaillant le sol, le potentiel de séquestration du carbone (absorption de CO2 par l’atmosphère) est libéré. Dans l’UE, selon les méthodes agricoles conventionnelles actuelles, 5% des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) proviennent des sols agricoles [4] (uniquement des sols, pas d’animaux!). C’est plus que l’aviation et la navigation maritime combinées [5], [6].

Deuxièmement, en perturbant la couche supérieure du sol, les petits pores présents dans la structure du sol et responsables de l’absorption d’eau sont détruits. En fait, labourer ou labourer un champ entraîne souvent un compactage du sol [7]; ce qui réduit la porosité globale du sol. Cela conduit à une capacité de rétention d’eau réduite et à un environnement globalement moins hospitalier pour toute la vie dans le sol [7]. L’agriculteur doit donc arroser plus d’eau et le risque d’inondation est accru lors de fortes pluies [8], [9].

Ainsi, troisièmement, le microbiome naturel du sol est compromis par la perturbation puis par la compaction ultérieure provoquée par le labour ou le labour. Le sol, tout comme nos intestins, repose pour sa «santé» sur la biodiversité des organismes présents à l’état naturel, y compris les bactéries, les champignons, les vers et les insectes que l’on y trouve [10], [11]. Tous ces différents organismes contribuent à la stabilité et à la porosité de la structure du sol, ainsi qu’à la richesse du sol sous la forme de matières organiques décomposées à partir de matières végétales et animales. Les matériaux minéraux sont également rendus plus biodisponibles par ces organismes pour les plantes cultivées [10], [11]. De plus, ces organismes constituent le fond de la chaîne alimentaire pour les gros animaux comme les campagnols et les oiseaux [12]; qui forment à leur tour une pyramide de la biodiversité plus en dehors des champs, et dans les arbres et les haies et au-delà. Toutes les perturbations majeures du sol impliquent des perturbations majeures de la maison de tous ces organismes d’une importance vitale [13].

Quatrièmement, tout sol contient une grande quantité de graines enfouies dans le sol, comme une banque de semences géante. Une fois enterrés, ils restent en sommeil [14]. Cependant, lors du labour ou du labour, ces graines sont ramenées à la surface et sont autorisées à germer [15], [16]. En conséquence, plus de mauvaises herbes sont présentes et le fermier doit appliquer des herbicides supplémentaires.

Cinquièmement, la fragmentation du sol l’expose davantage au vent et à l’érosion due à la pluie [17]. Au cours d’une seule tempête de pluie, 2 000 tonnes de terre arable ont glissé dans la rivière Wye, en Angleterre [18]. Une fois perdu, ce sol ne peut être récupéré. De plus, l’érosion par la pluie provoque l’écoulement d’additifs agricoles, tels que les engrais, les pesticides et les herbicides. Celles-ci sont entraînées dans le sol et pénètrent dans les voies navigables, les ruisseaux et les rivières, puis dans les mers et les océans, créant ainsi des zones mortes (endroits où l’habitat aquatique est modifié de telle sorte qu’il devient inhospitalier pour la plupart des formes de vie) [19], [ 20]. Il existe actuellement 500 zones mortes dans le monde, contre 50 en 1950 [20].

Dernier point, mais non des moindres, glisser un morceau d’équipement en acier d’une tonne et demie [21] dans le sol représente en réalité un effort considérable et demande beaucoup d’énergie. Cette énergie se présente sous la forme de diesel, brûlé pour alimenter le tracteur – augmentant ainsi les émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture régulière.

Pour brosser un tableau global, environ 30% de la superficie de la planète a été gravement dégradée, avec plus de 3,2 milliards de personnes déjà touchées [22]. Chaque année, nous perdons en outre une zone de la taille d’un sol fertile en Grèce [23], [24]. Pour les économistes parmi nous, cela représente une perte annuelle de 10% du PIB mondial (ce qui est plus que ce qu’il en coûte pour l’éviter) [23]. Cette perte de ressources naturelles induite par l’homme ouvre la voie à la faim et aux conflits [22]. Labourer ou ne pas labourer joue un rôle crucial dans cette spirale descendante [24].

Pourquoi est-ce si?

Maintenant vous pouvez vous demander, pourquoi est-ce le cas? Pourquoi les agriculteurs utiliseraient-ils des techniques qui présentent autant d’inconvénients? Une des raisons est que, dans la pensée conventionnelle, les agriculteurs doivent faire face à deux problèmes principaux: le temps et les mauvaises herbes. Afin de se débarrasser des mauvaises herbes, trois options communes existent: le labour (qui décompose les mauvaises herbes), les herbicides et l’ombrage des mauvaises herbes jusqu’à la mort [18]. Dans certains cas où les agriculteurs ont abandonné le travail du sol, comme aux États-Unis, la quantité d’herbicides utilisés (comme le glyphosate) a augmenté [18] (bien que cela ne soit pas nécessaire). Dans d’autres cas, des investissements initiaux doivent être réalisés, tels que l’achat d’un «semoir croisé» [25], une machine capable de semer des graines dans le sol sans labour ni labour.

En outre, lors du passage à une agriculture sans labour ni labour, les rendements peuvent être réduits au cours des premières années, ce qui pousse certains agriculteurs à revenir à leurs anciennes pratiques [26]. Cependant, après ces premières années, le rendement est souvent plus élevé que dans l’agriculture conventionnelle [26], [25], [27].

Au-delà de cela, le sujet de l’agriculture sans labour / sans labour est relativement peu étudié [25], [2]. Un autre facteur important est que beaucoup d’agriculteurs sont très endettés [28], [29] et sont coincés entre cette dette élevée et la demande toujours plus forte de prix bas à la consommation [30]. Cela signifie que les agriculteurs hésiteront à essayer de nouvelles choses qui ne leur garantiraient peut-être pas dès le départ les bénéfices auxquels ils sont habitués [30].

Quelles sont les alternatives?

Il existe une pléthore d’approches alternatives qui impliquent le semis direct, et beaucoup d’entre elles se sont avérées plus rentables que les méthodes conventionnelles [31], [32]. Celles-ci comprennent des formes adaptées d’agriculture biologique sans labour, de forage direct dans le sol, d’agriculture de restauration [33], d’agroforesterie (syntropie) [34], de permaculture, d’utilisation de cultures pérennes [35], etc. ne les couvrez pas dans cet article, cependant, je parlerai d’eux à l’avenir. Il convient de noter que toutes ces méthodes sont dépendantes et adaptables au type de culture choisi, au type de sol et au climat local.

Pour ce qui reste, nous devons repenser notre façon de faire l’agriculture et donner aux agriculteurs l’attention et l’aide qu’ils méritent face à la crise écologique actuelle. En fin de compte, cela nous concerne tous; la nourriture que nous mangeons pour le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner.Références:

[1] «Agriculture: Quelle est la différence entre labourer et labourer? – Quora. ”[En ligne]. Disponible à l’ adresse : https://www.quora.com/Agriculture-What-is-the-difference-between-tilling-and-plowing.

[2] S. Mangalassery, S. Sjögersten, DL Sparkes, CJ Sturrock, J. Craigon et SJ Mooney, «Dans quelle mesure le semis direct peut-il entraîner une réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant de sols tempérés?», Sei. Rep. , Vol. 4, p. 4586, avril 2014.

[3] «L’importance de la matière organique du sol». [En ligne]. Disponible à l’ adresse suivante : http://www.fao.org/docrep/009/a0100e/a0100e0a.htm#bm10.

[4] «Archive: Agriculture – Statistiques sur les émissions de gaz à effet de serre – Statistics Explained.» [En ligne]. Disponible à l’ adresse suivante : https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Archive:Agriculture_-_greenhouse_gas_emission_statistics.

[5] «Faits et réponses; chiffres aviation. ”[En ligne]. Disponible: https://www.atag.org/facts-figures.html.

[6] «Réduction des émissions du secteur des transports maritimes | Climate Action. ”[En ligne]. Disponible à l’ adresse : https://ec.europa.eu/clima/policies/transport/shipping_en.

[7] «Compactage du sol | UMN Extension. ”[En ligne]. Disponible: https://extension.umn.edu/soil-management-and-health/soil-compaction.

[8] «Travail du sol fréquent et son impact sur la qualité du sol | Gestion intégrée des cultures. ”[En ligne]. Disponible: https://crops.extension.iastate.edu/frequent-tillage-and-its-impact-soil-quality.

[9] «Améliorer la rétention d’eau avec des cultures de couverture | Semis direct dans les plaines | Nature de modélisation des systèmes de production agricole. ”[En ligne]. Disponible à l’ adresse suivante : http://www.notill.org/improving-water-retention-with-cover-crops.

[10] «Earths Natural Internet.», Http://www.bbc.com/earth/story/20141111-plants-have-a-hidden-internet.

[11] «Microbes de sol en bonne santé, des personnes en bonne santé – L’Atlantique.» [En ligne]. Disponible à l’ adresse : https://www.theatlantic.com/health/archive/2013/06/healthy-soil-microbes-healthy-people/276710/.

[12] «Réseau alimentaire du sol | NRCS Soils. ”[En ligne]. Disponible à l’ adresse suivante : https://www.nrcs.usda.gov/wps/portal/nrcs/detailfull/soils/health/biology/?cid=nrcs142p2_053868.

[13] «Cultures agricoles et animaux sauvages». [En ligne]. Disponible à l’ adresse suivante : https://reducing-suffering.org/crop-cultivation-and-wild-animals/#No-till_farming.

[14] «Banque de semences de sol Wikipedia». [En ligne]. Disponible: https://en.wikipedia.org/wiki/Soil_seed_bank.

[15] “Tilling est une corvée que vous pourrez peut-être ignorer – FineGardening.” [En ligne]. Disponible à l’ adresse : https://www.finegardening.com/article/tilling-is-one-chore-you-might-be-able-to-skip.

[16] «Cultiver Vs. Tilling – La différence & amp; Pourquoi devriez-vous cultiver? ”[En ligne]. Disponible: https://mantis.com/cultivating-the-soil-why-its-important-and-how-it-differs-from-tilling/.

[17] «Fortes précipitations, érosion des sols et pertes en éléments nutritifs | Gestion intégrée des cultures. ”[En ligne]. Disponible: https://crops.extension.iastate.edu/cropnews/2008/06/heavy-rain-soil-eril-erosion-and-nutrient-losses.

[18] «Tuez la charrue, sauvez nos sols». [En ligne]. Disponible à l’ adresse : https://www.newsweek.com/2014/06/06/kill-plough-save-our-soils-252623.html.

[19] «Gérer le ruissellement pour réduire la zone morte | GEOG 3: L’avenir de l’alimentation. ”[En ligne]. Disponible: https://www.e-education.psu.edu/geog3/node/1114.

[20] «Les scientifiques mettent en garde que les océans suffoquent, d’immenses zones mortes ayant quadruplé depuis 1950». [En ligne]. Disponible sur: https://www.theguardian.com/environment/2018/jan/04/oceans-suffocating-dead-zones-oxygen-starved.

[21] «Charrue réversible montée • MASSE». [En ligne]. Disponible: https://en.mass.bg/134/mounted-reversible-plough.

[22] «La dégradation des sols menace le bien-être humain, prévient un important rapport | Environnement | The Guardian. ”[En ligne]. Disponible à l’ adresse suivante : https://www.theguardian.com/environment/2018/mar/26/land-degradation-is-undermining-human-wellbeing-un-report-warns.

[23] «Communiqué de presse: L’aggravation de la dégradation des sols dans le monde est désormais« critique »et compromet le bien-être de 3,2 milliards de personnes | IPBES. ”[En ligne]. Disponible à l’adresse: https://www.ipbes.net/news/media-release-worsening-worldwide-land-degradation-now-‘critical’-undermining-well-being-32.

[24] «Le tiers du sol de la Terre est extrêmement dégradé en raison de l’agriculture | Environnement | The Guardian. ”[En ligne]. Disponible à l’ adresse : https://www.theguardian.com/environment/2017/sep/12/third-of- earths – soil – acutely – degraded-de- to- agriculture – study.

[25] “Les agriculteurs abandonnent le labour traditionnel – BBC News.” [En ligne]. Disponible sur: https://www.bbc.co.uk/news/uk-england-38332276.

[26] «Amélioration de la qualité et du rendement des sols en évitant de labourer les sols de maïs – WUR.» [En ligne]. Disponible: https://www.wur.nl/en/show/Better-soil-quality-and-yield-by-no-longer-ploughing-maize-soil.htm.

[27] «Le labour endommage-t-il réellement les sols et les cultures? – BBC News. ”[En ligne]. Disponible à l’ adresse : https://www.bbc.co.uk/news/uk-england-40166313.

[28] «Augmentation des créances irrécouvrables dans les secteurs agricole et agricole – NEWS – Farmers Guardian.» [En ligne]. Disponible sur: https://www.fginsight.com/news/news/bad-debt-on-the-rise-in-farming-and-agriculture-sector-65810.

[29] «Ce que chaque nouvel agriculteur devrait savoir sur la dette agricole – Université Upstart.» [En ligne]. Disponible: https://university.upstartfarmers.com/blog/new-farmer-farm-debt.

[30] «De Boer Moet uit de Spagaat:« Schulden en steeds goedkoper producteuren zet de boeren klem »| De Volkskrant. ”[En ligne]. Disponible à l’ adresse : https://www.volkskrant.nl/economie/de-boer-moet-uit-de-spagaat-schulden-en-steeds-goedkoper-produceren-zet-de-boeren-klem-~b90315fd/.

[31] «Wayback Machine». [En ligne]. Disponible à l’ adresse : https://web.archive.org/web/20110727131205/http://www.notill.org/KnowledgeBase/03_economics_derpsch.pdf.

[32] DL Beck, JL Miller et le député Hagny, «No-Till à succès dans les plaines du centre et du nord».

[33] «Wikipedia Regenerative Agriculture.», Https://en.wikipedia.org/wiki/Agriculture_Régénérative.

[34] «Différences entre l’agriculture biologique et syntropique – Agenda Gotsch.» [En ligne]. Disponible à l’ adresse : https://www.agendagotsch.com/2018/04/24/differences-between-organic-and-syntropic-farming/.

[35] «Cultures pérennes | Drawdown. ”[En ligne]. Disponible à l’ adresse : https://www.drawdown.org/solutions/coming-attractions/perennial-crops.