La menace terroriste ravivée par la chute du califat


La menace terroriste ravivée par la chute du califat:

Daech s’appuie, notamment en Occident, sur une myriade de filiales grâce à internet.

«Nous sommes en train de perdre (les islamistes) détenus» dans les camps syriens… Jeudi, l’un des participants de la conférence organisée par le Centre d’analyse du terrorisme, présidé par Jean-Charles Brisard, et le think-tank
américain Counter Extremism Project (CEP), tirait la sonnette d’alarme. La situation actuelle dans la zone syro-irakienne rend
en effet brûlant le thème «Quelles menaces et quels enjeux après la chute du califat?» d’une conférence où étaient notamment invités Julian King, commissaire européen à la Sécurité, Gilles de Kerchove, coordinateur européen de la lutte antiterroriste
et Amin Boutaghane, chef de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat). Une occasion pour souligner que les facteurs ayant créé le terrorisme islamiste demeurent.

L’État islamique n’a pas disparu, a rappelé en introduction Jean-Charles Brisard en ajoutant
que Daech «était devenu un mouvement (s’appuyant) sur les myriades de ses filiales grâce aux réseaux sociaux». Internet et les sociétés qui en font commerce, les grandes (Twitter, Facebook…) comme les petites, sont en effet
au cœur de la menace. Comme de nombreux autres participants, le président du CEP, l’Américain Mark Wallace, a eu des propos sévères contre ces «Tech Companies» et leur diffusion de facto de l’extrémisme au nom de la liberté d’expression alors
qu’ils ont les moyens de l’empêcher.

Combat ardu

Car le champ de bataille n’est plus seulement en Irak ou en Libye mais au sein même des sociétés occidentales. Amin Boutaghane a rappelé au passage que, sur les 72.000 signalements pour radicalisation recueillis en France depuis 2014, pas moins de 6000 ont été finalement détectés comme radicalisés. Or le combat contre la propagande islamiste sur le net est ardu. Chargée
du contre-discours au secrétariat général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), Charlotte Collonge a rappelé que «80 % des informations sur l’islam que l’on peut consulter sur la toile se réfèrent à un islam radical».

En écho, Gilles de Kerchove a souligné que «l’Europe est confrontée à un problème: les versions les plus conservatrices et les plus radicales de l’islam évincent les autres. Ce qui pose non seulement la question de la radicalisation mais aussi celui de la cohésion sociale. Il suffit de regarder les réseaux sociaux en France ces dernières semaines: les questions du voile mais aussi du salut des femmes, etc., sont omniprésentes ; il faut prendre en compte ce véritable problème de société.»
Un objectif qui, pour le responsable européen, passe, entre autres propositions, par un examen «du volume de matériel religieux problématique» avec l’Arabie saoudite. Et de prendre l’exemple «du livre La Voie du musulman, qui fait du djihad armé un des piliers de l’islam. Ce que nous dénonçons et ce que les autorités saoudiennes contestent. Pourquoi alors le réimprimer constamment à Médine?»
Abondant en discours islamistes sur les femmes et autres thèmes, et indiquant que le djihad vise à «intimider les ennemis de Dieu», cet ouvrage, dénoncé depuis des années en Occident, est toujours en vente libre en France et en Europe.

Originalement publié sur Tumblr: https://ift.tt/2WUEuzO

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