Les syndicats face à un vent de défiance inégalé des Français


Les syndicats face à un vent de défiance inégalé des Français:

Pour les Français, les affaires qui touchent les centrales sont symptomatiques de graves dérives.

Démissions de Lepaon à la CGT en 2015 et de Pavageau chez FO le 17 octobre dernier, accusations régulières de détournement de fonds, financement occulte de partis politiques… Les affaires qui se multiplient chez les syndicats ont fini par laisser des traces quasi indélébiles chez les Français. C’est ce qui ressort de la vague de novembre du Baromètre des décideurs réalisé par ViaVoice pour HEC Paris, Le Figaro et BFM Business. Bien que 42 % du grand public (43 % des décideurs pensent le contraire) jugent toujours les syndicats «utiles pour engager les transformations dont la France a besoin», 54 % des Français ont toutefois le sentiment que les dérives qui font régulièrement la une des journaux «sont symptomatiques de dysfonctionnements internes graves existants» dans la plupart des organisations. Et la même proportion pense que ces affaires vont affaiblir «durablement l’ensemble des syndicats de salariés en France», versus 30 % qui parient sur un tassement.

«Certes, cette défiance à l’égard des syndicats est à mettre en regard d’une crise plus globale de représentativité, touchant également les partis politiques, et d’une méfiance croissante envers tout ce qui touche les élites, explique François Miquet-Marty, le président de ViaVoice, qui a réalisé l’étude entre les 7 et 9 novembre sur des échantillons représentatifs de 400  Décideurs et 1 000 personnes de la population. Mais cette défiance n’en est pas moins significative et problématique sur le plan politique et social.» Et, ce, d’autant que les syndicats réformistes sont également touchés par cette vague massive de rejet. Seuls 16 % des Français (et 12 % des salariés, du public comme du privé) font ainsi confiance à la CFDT, un point seulement devant la CGT (mais 17 % des salariés) et sept devant FO.

Trop de priorités

«Quoi qu’on puisse penser du positionnement ou de la représentativité des différentes centrales, elles restent des interlocuteurs disponibles au dialogue, pour réformer comme pour canaliser le mécontentement social», rappelle toutefois Aurélien Preud’homme, le directeur des études de ViaVoice. Et leur mise au ban ouvre la voie à d’autres types de mécontentements («bonnets rouges», Nuit debout, ou plus récemment «gilets jaunes»)encore «plus incertains quant à leurs débouchés».

Qu’ils croient en eux ou pas, les Français savent en tout cas très bien quelles priorités les syndicats doivent désormais privilégier. Dans l’ordre, «défendre les droits des salariés» (57 % du grand public et des décideurs), devant «négocier avec le patronat des accords d’entreprise sur l’organisation ou la qualité de vie au travail» (45 %) et «trouver des solutions aux problèmes existants sur le marché du travail: chômage ou pénuries de main-d’œuvre» (41 %).

Pour le grand public, mais aussi, dans une moindre mesure, pour les salariés, «obtenir des augmentations de salaire dans les entreprises» (24 %) ou «discuter avec l’État de la réforme de la fonction publique» (19 %) sont même devenues des missions syndicales de second rang. Sans doute le premier des effets des ordonnances Pénicaud de réforme du Code du travail dont l’un des objectifs est de responsabiliser les centrales et les recentrer sur la négociation d’accords majoritaires au plus près du terrain…

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